J'ai quelque chose à vous dire
Je recommence à travailler à partir de lundi matin !!!
Je serai nettement moins présente, mais je ne vous abandonne pas, disons qu'en journée, je ne pourrai plus venir vous retrouver.
Lorsque je me suis retrouvée contrainte et forcée de rester à la maison il y a 6 ans suite à une faillite, j'étais aux anges, je planais, j'allais avoir tout mon temps pour faire ce que j'avais envie
Et ça a duré des années, j'étais bien dans mon petit cocon, j'avais mes occupations (ménage, gâter mon tit'homme, broder ...) mais voilà, il y a +- 1 an 1/2, Phil m'a demandé si cela me dérangerait qu'il fasse de l'international (il est chauffeur routier), ce qui signifiait ne plus rentrer que le samedi et dimanche à la maison, cela nous permettrait de vivre plus large, plus besoin de regarder en faisant les courses.
Moi, étant de tempérament solitaire, j'ai dit oui, et j'avoue que jusqu'il y a peu, j'étais persuadée que ça me convenait !!!
Je dois préciser que je n'ai pas d'enfant et ne peux en avoir, que nous vivons depuis 2001 dans la région natale de mon mari, où je ne connais personne, et où j'ai toutes les difficultés du monde à communiquer avec les gens dans la mesure où ici, on ne parle pas français !!!
En plus, le bord de mer, en dehors de la saison touristique, il ne reste pas grand-chose de plus que les personnes pensionnées, ce n'est pas qu'ils ne soient pas gentils, que du contraire mais bon, ça ne me suffit plus.
J'avais bien senti que depuis novembre dernier, mon moral laissait à désirer, que je commençais à ne plus faire grand-chose d'autre que le strict nécéssaire et que je délaissais même mes passions au profit de ma couette, je dormais beaucoup trop.
Mais j'ai encore tenu un bon moment, je n'ai admis mon isolement que quand j'ai perdu mon compagnon de tous les instants, mon chat blanc, vous vous souvenez, celui que j'ai trop humanisé, au point de ne plus réussir à avoir envie de quoi que ce soit depuis qu'il est au paradis des chats, mon Mirou.
Bref depuis qu'il n'est plus là, je sombrais totalement, pire que le Titanic les filles, et la solitude n'arrangeait rien.
J'ai alors reçu un coup de fil du service qui s'occupe des gens qui sont depuis longtemps au chômage, il me proposait de suivre un stage de réorientation d'une semaine, j'ai voulu refuser mais j'ai senti que si je disais non, j'allais avoir des problèmes.
Il y a 3 semaines, j'y suis donc allée tous les matins pendant 5 jours, et si j'étais mauvaise joueuse au départ, j'en suis ressortie complètement différente, sachant ce que je voulais : voir du monde, recommencer à avoir une vie sociale ... et ne pas contraindre Phil à abandonner ce boulot qu'il aime tant alors que c'est ce qu'il s'apprêtait à faire pour être près de moi tous les jours !!!
Je suis allée vendredi dernier voir le conseiller pour l'emploi, qui m'a bien écoutée et qui m'a dit, je crois que je peux vous aider !!!
J'étais sceptique, mais lundi il y avait déjà un mail dans ma bal avec deux possibilités, j'ai tél, suis allée me présenter et faire un essai le mardi ... et lundi je commence.
Ce n'est pas forcément un boulot de rêve, je sais que j'ai les aptitudes pour faire tout autre chose, mais c'est un premier pas et il me sera nettement plus facile de trouver autre chose par la suite que si je dois dire "Ah non, je ne travaille plus depuis autant d'années".
En plus, c'est le meilleur moyen d'apprendre à manier à fond cette langue que je parle parfaitement mais pour laquelle il me manque l'accent et les expressions particulières.
Et pourtant, il y a 6 ans, j'étais certaine au fond de moi, de ne jamais vouloir retravailler un jour.